Le stade Saint Symphorien du FC Metz a accueilli, le 28/08/1971, la manche aller du derby lorrain comptant pour la 4^ème journée du championnat de Division 1. C’était le 3^ème derby officiel dans le championnat dans l’histoire des deux clubs lorrains. Les deux premiers se sont soldés par deux résultats nul 1 /1 lors de la saison précédente. C’est donc dans la chaleur estivale lorraine qu’allait se dessiner la 1^ère victoire dans le derby lorrain. Et cette victoire fut nancéienne !!! Nous vous proposons de revivre ce derby à travers la lecture du compte rendu de l’Est Républicain.

« Jamais autant qu’hier soir, le stade St-Symphorien n’a ressemblé à une arène européenne. Une heure avant le coup d’envoi d’un derby qui marquera une date dans l’histoire du football lorrain, il semblait déjà que toutes les places étaient occupées et les dirigeants messins se demandaient comment canaliser l’immense flux humain qui ne cessait d’augmenter.

On se serra comme on le pouvait. Messins et nancéiens souvent côte-à-côte et cette foule donnait la dimension exacte de l’événement, salua, certes avec ferveur, l’apparition des deux formations, mais elle sut se garder de toute passion excessive. Elle accepta presque sans le moindre murmure m’absence de Nestor Combin, qui , le cœur gros, avait dû déclarer forfait comme on le craignait depuis la veille.

Chez les nancéiens, Lopez, Lemerre, ainsi que Lazarevic tenaient leur poste avec le vétéran Zénier, tout heureux de se retrouver une fois de plus dans l’ambiance du derby.

A peine la partie engagée, Mariot déboulait et Bourgeois revenait à toute vitesse chiper le ballon à Kuszowski alors que du côté messin ce furent Jeitz et Piasecki qui répliquèrent. Le ton était donné.

Marquage serré, vitesse de jeu, le match s’annonçait impitoyable et la contraction aidant, les interceptions se multiplièrent. Peu à peu toutefois, le FC Metz manifesta un semblant de supériorité traduite par un débordement d’Atamaniuk et de Bauda (11^e), une série de corners achevés par une reprise trop aérienne de Zvunka (21^e).

Nancy s’enhardit

Au milieu du terrain, Vicq très volontaire et actif en face de ses anciens équipiers se heurtait à un Richard vigilant. Lazarevic  multipliait ses va-et-vient. Le Yougoslave ordonnait assez brillamment les offensives nancéiennes animées encore sur la gauche par Mariot. L’ailier visiteur mit ainsi Georges Zvunka dans l’embarras au point que M. Debroas fut presque tenté de siffler un pénalty à la 25^e. Mais il laissa l’action se développer au grand regret naturellement des visiteurs.

Ceux-ci s’enhardirent et desserrèrent  l’étreinte devant un FC Metz dont l’allant était tombé. Kuszowski apparut à plusieurs reprises en pointe mais il se heurta à Pauvert intraitable. Ce fut Vicq qui montra le plus d’autorité en déferlant sur la droite et en obligeant Schuth à venir à sa rencontre pour lui fermer l’angle de tir (34^e).

Les deux équipes s’épargnaient de moins en moins et les tirs étaient beaucoup trop parcimonieux. Deux coups francs dans la surface de réparation messine, ou bien à ses abords, pour des charges contre Kuszowski et Wiberg  ne furent d’aucun secours à Lazarevic (34^e et 37^e). Les nancéiens finirent cependant beaucoup mieux cette première mi-temps.

Un déboulé de Mariot, le but qui manquait à ce derby, le but qui était nécessaire pour le relancer, les nancéiens l’obtinrent dès le début de la seconde mi-temps. Le temps pour Lazarevic de le lancer le long de la touche et Mariot laissait G. Zvunka sur place. Son tir croisé heurtait le poteau opposé sans que Schuth puisse intervenir (47^e). Meilleure individualité de la soirée, Mariot avait trouvé là sa juste récompense.

Mené devant son public, le FC Metz perdit de sa superbe. Son équipe domina sans doute le plus souvent au cours de cette seconde période, mais elle le fit plutôt en raison du souci nancéien de préserver son acquis. En fac d’une défense galvanisée, les avants messins, chez lesquels Jensen avait remplacé Lassallette, oublièrent trop souvent d’élargir le jeu.

Ce fut sur une des rares longues ouvertures à Piasecki, que Hausknecht se trouva démarqué à moins de dix mètres. On crut à l’égalisation, mais une imprécision fit avorter cette phase bien élaborée (63^e). De même Atamaniuk n’obtint qu’un corner alors qu’il s’était présenté devant Magiera à la suite d’une percée de Richard (65^e).

Le travail de Lazarevic

Les réactions visiteuses bénéficièrent d’un champ beaucoup plus large : Kuszowski força ainsi Pauvert à le ceinturer. Ce diable de Lazarevic profitait de ce maximum d’espace pour démarquer un à un ses lointains partenaires sans oublier de prendre lui-même sa part de chances.

En compagnie de Vicq, il ajoutait à la confusion d’un onze messin désorienté et aux moyens offensifs émoussés. Autour de Lemerre et de Lopez, les lignes arrière de Nancy, autoritaires, préservèrent sans trop de difficultés l’avance acquise. Mieux, Lazarevic eut même un second but au bout de son pied (87^e).

Nancy a donc enlevé le match qui lui tenait le plus à cœur en venant gagner à Saint-Symphorien. Il eut le mérite d’obtenir le seul but de la soirée. Celui qui, dans un match aussi serré devrait s’avérer décisif, mais son succès a également été celui d’une fraicheur athlétique supérieure, servie par la réussite de Mariot. Celui-ci fut souvent cinglant pour ses vis-à-vis. Lazarevic et Vicq furent d’excellents pourvoyeurs devant une défense mobile et agressive.

Metz se débattit en vain et en attaque, seul Piasecki lutta avec quelques chances de réussite. Ce ne fut donc pas suffisant. Et dans les lignes arrière Bauda s’employa, mais comme la liaison fut par trop hésitante, ce fut également inutile.

Bon terrain. 20 067 spectateurs, pour 258 402 F de recette.

But : Mariot (47^e)

Cornerz pour Metz : 12 ; pour Nancy : 4

Les équipes :

FC Metz : Schuth, G Swunka, Pauvert, Jeitz, Bauda, Bourgeois, Richard, Hausknecht, Lassallette (puis Jensen 46^e), Piasecki, Atamaniuk

AS Nancy-Lorraine : Magiera, Woltrager, Lopez, Lemerre, Formica, Zenier, Vicq, Wiberg, Kuszowski, Lazarevic, Mariot

Arbitre : M. Debroas »