8. Quel peut être l’impact de la crise du Covid-19 sur le football français, et par conséquence sur le rachat du club ?

Luc Arrondel : Cette question concerne l’économie en général et non pas uniquement celle du football. La crise sanitaire actuelle sera suivie d’une crise économique qui affectera tous les secteurs de l’économie et dont il est difficile à l’heure actuelle d’en évaluer l’ampleur (les chiffres de la récession sont révisés régulièrement à la hausse) : l’OFCE (au 30 mars) prévoit une perte de 2,6 points de PIB annuel pour 2020, soit 60 milliards d’euros par mois de confinement.

Dans le secteur du sport en général et du football en particulier, les compétitions ont été reportées et on ne sait toujours pas si et quand les championnats reprendront. Certains clubs se sont mis en chômage partiel, d’autres ont procédé à des baisses de salaires ou sont en voie de le faire. La LFP ne sait pas si elle percevra le reliquat des droits TV pour la saison en cours. Les recettes de billetterie sont absentes. Toute l’économie étant touchée, les recettes de sponsoring risquent d’être revue à la baisse. Les clubs vont avoir à gérer des problèmes de trésorerie qui vont se répercuter sur le mercato d’été : selon le CIES, la valeur des transferts des joueurs dans les cinq plus gros championnat européens aurait ainsi baissé de 28%. La situation est d’autant plus délicate  pour l’économie du football français qu’il assure son équilibre financier par le trading joueur. Le cabinet KPMG estime que l’impact financier du Covid-19 sur la ligue 1 serait de l’ordre de 300 à 400 millions d’euros, soit entre 15 et 20% de son budget global hors mutations. Même si aujourd’hui, il est difficile d’y voir très clair (L’Équipe du 30 mars annonce une perte potentielle pour le PSG de l’ordre de 215 millions d’euros !) puisque la crise sanitaire n’est pas finie, l’impact financier sur le football français risque d’être très important.

Toujours d’après KPMG, les pertes dues au Covid-19 de la Premier League anglaise sont estimées à 20% du budget global de la ligue (plus d’un milliard d’euros). Cette crise sanitaire et économique touchera donc également le groupe City et peut donc effectivement avoir des conséquences sur le rachat du club. Par ailleurs, rappelons que le pétrole (et le gaz) est la principale ressource de l’émirat d’Abu Dhabi propriétaire de Manchester City et que le prix du baril a chuté très fortement depuis le début de l’année en raison de l’augmentation de l’offre et de la diminution de la demande. A suivre…

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